Paul Dardé, Lady Macbeth © DR
A l’occasion des 60 ans de la mort de Paul Dardé, le Musée de Lodève a donné carte blanche à Violaine Laveaux pour dialoguer avec l’œuvre du sculpteur. La plasticienne, fascinée par la figure de Méduse, propose une déambulation sensible et ludique entre des installations végétales et minérales. Un deuxième espace d’exposition présente les dessins puissants que Paul Dardé a consacré à Macbeth.
Violaine Laveaux
Pour dialoguer avec l’œuvre de Paul Dardé Violaine Laveaux a choisi la figure de la gorgone Méduse : celle sculptée par Paul Dardé et aujourd’hui conservée au musée d’Orsay, et celle que les botanistes appellent « Gorgonion », plante déjà évoquée par Pline et décrite comme remède aux écrouelles, aux morsures de serpents et aux ruses des démons.... Mythologie et botanique se trouvant ainsi intimement liées, la présence du végétal, du minéral et du monde animal s’est imposée à l’artiste.
En tant que plasticienne, Violaine Laveaux travaille essentiellement sous forme d’installations. Elle aime déjouer les contraintes du lieu, privilégier le regard. Sculptures végétales et minérales (grès et porcelaine), dessins, photographies de Violaine Laveaux feront écho à un choix de sculptures et de dessins de Paul Dardé.
Dessins de Paul Dardé
Le second espace d’exposition présente les fabuleuses illustrations de Macbeth de Shakespeare que Paul Dardé réalise en 1931. Lady Macbeth, femme métamorphosée par sa quête du pouvoir, y occupe une place de choix.
Violaine Laveaux
Pour dialoguer avec l’œuvre de Paul Dardé Violaine Laveaux a choisi la figure de la gorgone Méduse : celle sculptée par Paul Dardé et aujourd’hui conservée au musée d’Orsay, et celle que les botanistes appellent « Gorgonion », plante déjà évoquée par Pline et décrite comme remède aux écrouelles, aux morsures de serpents et aux ruses des démons.... Mythologie et botanique se trouvant ainsi intimement liées, la présence du végétal, du minéral et du monde animal s’est imposée à l’artiste.
En tant que plasticienne, Violaine Laveaux travaille essentiellement sous forme d’installations. Elle aime déjouer les contraintes du lieu, privilégier le regard. Sculptures végétales et minérales (grès et porcelaine), dessins, photographies de Violaine Laveaux feront écho à un choix de sculptures et de dessins de Paul Dardé.
Dessins de Paul Dardé
Le second espace d’exposition présente les fabuleuses illustrations de Macbeth de Shakespeare que Paul Dardé réalise en 1931. Lady Macbeth, femme métamorphosée par sa quête du pouvoir, y occupe une place de choix.
Paul Dardé : 60 ans
60 ans après sa mort, Paul Dardé laisse une œuvre monumentale, tant par la dimension de certains de ses œuvres et son utilisation de l’espace, que par les traits hiératiques de ses portraits. Riche de près de 600 sculptures et 3700 dessins, la collection Paul Dardé fait du Musée de Lodève l’institution de référence pour la production de cet artiste.
Paul Dardé (1888-1963)
Paul Dardé naît en 1888 à Olmet, petit village non loin de Lodève. Il est à peine adolescent lorsqu’il décide de devenir artiste : « L’idée de créer était réellement arrêtée en moi ». À partir de 1913, Paul Dardé séjourne régulièrement à Paris. Il y rencontre Armand Dayot, directeur de la revue nationale L’Art et les Artistes et inspecteur général des Beaux-Arts. Celui-ci contribue à faire connaître l’artiste. C’est également par son intermédiaire que l’État lui attribue l’ancien atelier de Rodin. Il y sculpte en 1920 une œuvre monumentale, le Faune aujourd’hui exposé dans l’accueil du Musée de Lodève. Cette œuvre lui vaut le Grand prix national des arts, toutes disciplines confondues.
La gloire et la notoriété qu’il connaît à partir de cet événement, au lieu de l’inciter à demeurer dans la capitale, le font fuir. Aux cérémonies et aux mondanités parisiennes, il préfère son territoire auquel il reste attaché toute sa vie. Mais au-delà du lien affectif qui guide Dardé, il rêve aussi de « décentralisation artistique » selon ses termes. Il considère que l’art doit pouvoir s’épanouir en dehors de Paris. Cet ambitieux projet accompagnera l’artiste tout au long de sa carrière : achat de vastes ateliers, affirmation de son art en travaillant en province, projet d’un atelier de reproduction de ses œuvres, désir de créer à Lodève un musée de sculptures.
Paul Dardé (1888-1963)
Paul Dardé naît en 1888 à Olmet, petit village non loin de Lodève. Il est à peine adolescent lorsqu’il décide de devenir artiste : « L’idée de créer était réellement arrêtée en moi ». À partir de 1913, Paul Dardé séjourne régulièrement à Paris. Il y rencontre Armand Dayot, directeur de la revue nationale L’Art et les Artistes et inspecteur général des Beaux-Arts. Celui-ci contribue à faire connaître l’artiste. C’est également par son intermédiaire que l’État lui attribue l’ancien atelier de Rodin. Il y sculpte en 1920 une œuvre monumentale, le Faune aujourd’hui exposé dans l’accueil du Musée de Lodève. Cette œuvre lui vaut le Grand prix national des arts, toutes disciplines confondues.
La gloire et la notoriété qu’il connaît à partir de cet événement, au lieu de l’inciter à demeurer dans la capitale, le font fuir. Aux cérémonies et aux mondanités parisiennes, il préfère son territoire auquel il reste attaché toute sa vie. Mais au-delà du lien affectif qui guide Dardé, il rêve aussi de « décentralisation artistique » selon ses termes. Il considère que l’art doit pouvoir s’épanouir en dehors de Paris. Cet ambitieux projet accompagnera l’artiste tout au long de sa carrière : achat de vastes ateliers, affirmation de son art en travaillant en province, projet d’un atelier de reproduction de ses œuvres, désir de créer à Lodève un musée de sculptures.
Les illustrations de Macbeth
Violaine Laveaux, buste © Violaine Laveaux
En parallèle à la carte blanche donnée à Violaine Laveaux, hommage est rendu ici au génie de dessinateur et d’illustrateur de Paul Dardé.
Fortement inspiré par ses lectures de jeunesse à la bibliothèque de Lodève, Dardé trouve dans Shakespeare et notamment dans la pièce Macbeth, la charge tragique et héroïque à même d’inspirer son trait sûr et puissant.
Probablement destinés à l’origine à une édition, les plus de 500 dessins aujourd’hui conservés par le musée sur ce thème – collection récemment enrichie grâce à un don très important de Michel Caubel – ont été réalisés par l’artiste autour de 1931. Ce dernier illustre scrupuleusement le texte, acte par acte, scène par scène, et en intègre des extraits dans ses œuvres.
Réalisés à l’encre de Chine, au lavis, parfois rehaussés à la gouache, les dessins présentés ont bénéficié entre 2014 et 2019, d’une importante campagne de restauration.
Lady Macbeth, femme métamorphosée par sa quête du pouvoir, y occupe une place de choix. Les sorcières de Macbeth donnent également lieu à des dessins savoureux, tour à tour espiègles, grinçants ou noirs.
Violaine Laveaux
Violaine Laveaux vit et travaille à Carcassonne. Yann Le Chevalier l’a rencontrée dans son atelier. Extrait du catalogue de l’exposition.
L’art de Violaine Laveaux se nourrit sans cesse de plongées vers l’enfance, moment de toutes les découvertes et de toutes les audaces. Fille de marin, elle a passé des mois et des années dans l’attente de son père dont elle imaginait les périples autour du monde.
Une figure de l’Ulysse, perpétuel absent et qui à chaque apparition rapportait des graines, des plantes, des objets d’un autre continent. Et elle, petite Pénélope, vivait dans le jardin, sur les grèves, fabriquant avec des brindilles, des cailloux, des coquillages ou de petits squelettes d’animaux, des cosmogonies à son échelle…
Consciente de cette expérience, l’artiste aujourd’hui comprend l’enfance – et pas seulement la sienne – comme le terreau fertile qui nourrit l’imagination : « C’est ce qui nous construit, explique-t-elle ; je travaille avec car c’est impossible de faire autrement ».
Ainsi, de tout temps, Violaine Laveaux crée, dessine, assemble, à tel point qu’elle sait très tôt que son chemin de vie, c’est le dessin et l’art. Étudiante aux beaux-arts, elle se passionne pour l’art antique, dessine ou modèle des visages, des parties d’anatomie, autant d’éléments qui permettent de donner corps aux histoires fantastiques des contes et légendes. Mais jamais ne la quitte non plus son attrait pour le végétal : « Je me souviens d’une promenade en forêt durant laquelle je suis tombée en arrêt devant la perfection du dessin d’une feuille de chêne ».
Il y a donc le dessin, dont Violaine Laveaux perçoit la perfection dans les entrelacs des branches qui « tracent un espace dans le vide », et le modelage avec l’argile et la porcelaine qui, à l’inverse, produit « du plein, de la forme, du volume ». Quant à la couleur, il y a prioritairement les blancs : les blancs qui sont les espaces vides entre les traits, et les blancs qui recouvrent les modelages, teintés, irisés, rouillés, mats ou brillants, assombris parfois jusqu’au noir.
Violaine Laveaux aime faire par elle-même, se coltiner avec les questions techniques et les résoudre : autant que la conception mentale, l’intelligence des mains, ce savoir-faire inné qui se retrouve chez tous les artisans, participe de l’invention de l’œuvre.
Fortement inspiré par ses lectures de jeunesse à la bibliothèque de Lodève, Dardé trouve dans Shakespeare et notamment dans la pièce Macbeth, la charge tragique et héroïque à même d’inspirer son trait sûr et puissant.
Probablement destinés à l’origine à une édition, les plus de 500 dessins aujourd’hui conservés par le musée sur ce thème – collection récemment enrichie grâce à un don très important de Michel Caubel – ont été réalisés par l’artiste autour de 1931. Ce dernier illustre scrupuleusement le texte, acte par acte, scène par scène, et en intègre des extraits dans ses œuvres.
Réalisés à l’encre de Chine, au lavis, parfois rehaussés à la gouache, les dessins présentés ont bénéficié entre 2014 et 2019, d’une importante campagne de restauration.
Lady Macbeth, femme métamorphosée par sa quête du pouvoir, y occupe une place de choix. Les sorcières de Macbeth donnent également lieu à des dessins savoureux, tour à tour espiègles, grinçants ou noirs.
Violaine Laveaux
Violaine Laveaux vit et travaille à Carcassonne. Yann Le Chevalier l’a rencontrée dans son atelier. Extrait du catalogue de l’exposition.
L’art de Violaine Laveaux se nourrit sans cesse de plongées vers l’enfance, moment de toutes les découvertes et de toutes les audaces. Fille de marin, elle a passé des mois et des années dans l’attente de son père dont elle imaginait les périples autour du monde.
Une figure de l’Ulysse, perpétuel absent et qui à chaque apparition rapportait des graines, des plantes, des objets d’un autre continent. Et elle, petite Pénélope, vivait dans le jardin, sur les grèves, fabriquant avec des brindilles, des cailloux, des coquillages ou de petits squelettes d’animaux, des cosmogonies à son échelle…
Consciente de cette expérience, l’artiste aujourd’hui comprend l’enfance – et pas seulement la sienne – comme le terreau fertile qui nourrit l’imagination : « C’est ce qui nous construit, explique-t-elle ; je travaille avec car c’est impossible de faire autrement ».
Ainsi, de tout temps, Violaine Laveaux crée, dessine, assemble, à tel point qu’elle sait très tôt que son chemin de vie, c’est le dessin et l’art. Étudiante aux beaux-arts, elle se passionne pour l’art antique, dessine ou modèle des visages, des parties d’anatomie, autant d’éléments qui permettent de donner corps aux histoires fantastiques des contes et légendes. Mais jamais ne la quitte non plus son attrait pour le végétal : « Je me souviens d’une promenade en forêt durant laquelle je suis tombée en arrêt devant la perfection du dessin d’une feuille de chêne ».
Il y a donc le dessin, dont Violaine Laveaux perçoit la perfection dans les entrelacs des branches qui « tracent un espace dans le vide », et le modelage avec l’argile et la porcelaine qui, à l’inverse, produit « du plein, de la forme, du volume ». Quant à la couleur, il y a prioritairement les blancs : les blancs qui sont les espaces vides entre les traits, et les blancs qui recouvrent les modelages, teintés, irisés, rouillés, mats ou brillants, assombris parfois jusqu’au noir.
Violaine Laveaux aime faire par elle-même, se coltiner avec les questions techniques et les résoudre : autant que la conception mentale, l’intelligence des mains, ce savoir-faire inné qui se retrouve chez tous les artisans, participe de l’invention de l’œuvre.
Info+
Musée de Lodève
Square Georges Auric
34700 Lodève
Tél : 04 67 88 86 10
www.museedelodeve.fr
Exposition du 29 avril au 27 août 2023
10h30-13h et 14h-18h
Fermé le lundi
Square Georges Auric
34700 Lodève
Tél : 04 67 88 86 10
www.museedelodeve.fr
Exposition du 29 avril au 27 août 2023
10h30-13h et 14h-18h
Fermé le lundi